toussaint France hommage aux morts avec chrysanthème et bougie

La Toussaint en France


Les Français rendent hommage à leurs morts le 1er novembre.
La tradition catholique distingue la Toussaint (1er novembre) de la Commémoration des fidèles défunts (2 novembre). Les défunts devraient recevoir les hommages de leurs proches le 2 novembre, mais puisque la Toussaint est un jour férié, les Français rendent visite à leurs morts le 1er novembre. Les membres d’une famille se réunissent généralement pour aller au cimetière. Ils déposent des chrysanthèmes sur les tombes et allument des bougies qui symbolisent une vie heureuse après la mort. Ils peuvent aussi participer à des messes spéciales organisées pour l’occasion.

La Toussaint peut être un moment très important pour les familles. Elles peuvent passer une journée ensemble dans une atmosphère respectueuse qui exclue généralement les habituelles disputes familiales, bien que les regrets et la tristesse puissent parfois créer des tensions. La Toussaint est l’occasion de renforcer les liens familiaux par une belle journée passée ensemble ou par l’expression d’une peine commune.


​​​​​​​Pendant longtemps la Toussaint a été célébrée après Pâques ou la Pentecôte
A partir de 610, année de la consécration du 13 mai à la mémoire des chrétiens martyrs par le Pape Boniface IV, cet évènement a été célébré à cette même date. Le 1er novembre était alors le jour de Samain, avec lequel débutait une semaine de festivités en l’honneur du début de l’année nouvelle et de la saison sombre. Le Pape Gregory III pourrait avoir été à l’origine de la première célébration de la Toussaint un 1er novembre, mais c’est le Pape Grégoire IV qui, en 835, ordonna à tous les chrétiens de célébrer la Toussaint le 1er novembre. En France, c’est l’empereur carolingien Louis le Pieux qui a relayé la décision de Grégoire IV.

La période de la Toussaint coïncidait autrefois avec celle de la récolte des pommes de terre. Toute la famille travaillait dans les champs, ce qui implique des taux d’absence scolaire très importants. Des « vacances patates » furent alors instaurées. Elles furent plus tard rebaptisées « vacances de la Toussaint ». Elles durent deux semaines, généralement entre le 22 octobre et le 3 novembre.


La Toussaint et Halloween en France
La nuit qui sépare le 31 octobre et le jour de la Toussaint est la nuit d’Halloween. Bien qu’Halloween soit la contraction de « All Hallows Eve », cette tradition tire son origine du jour de Samain. Elle est née en Irlande avec la légende de Jack O’Lantern, un ivrogne égoïste qui trompa deux fois le Diable. Une fois mort, son âme ne pouvait accéder ni au Paradis ni à l’Enfer, mais il persuada le Diable de lui donner un charbon ardent qu’il conserva dans un navet évidé pour lui procurer de la lumière dans son errance sans fin.A la suite d’une famine en 1646/1648, Halloween a été introduit aux Etats-Unis par les émigrés irlandais. A la fin du 19e siècle, les Américains commencèrent à fêter Halloween avec des costumes et des décorations comprenant des squelettes, des fantômes ou des sorcières. Dans les années 30, la coutume du trick or treat (un sort ou une friandise) apparut : des enfants déguisés frappaient aux portes de leur quartier pour demander des bonbons.

En France Halloween se développait lentement jusqu’à ce que la campagne de publicité “Olaween” de la compagnie de télécommunications Orange, quelques évènements spécifiques à Disneyland Paris et d’autres initiatives commerciales ont rendu la fête américaine populaire en France. Toutefois, la fête d’Halloween était rejetée par ceux qui la percevaient comme une opération marketing, et fut l’objet de plusieurs oppositions religieuses. Celles-ci s’offusquaient qu’Halloween avait lieu presque le même jour que la Toussaint. Par exemple, le diocèse de Paris avait organisé l’évènement concurrent « Holy Wins ».

Néanmoins, aux alentours de l’année 2000, les magasins étaient remplis de costumes et de décorations d’Halloween, les ventes de bonbons augmentaient de 30% et des enfants déguisés en fantômes, en squelettes, en sorcières, en monstres de Frankenstein, en vampires ou en momies mettaient en pratique une adaptation française du trick or treat américain : « des bonbons ou des farces ». Les voisins les moins coopératifs pouvaient se retrouver avec leurs jardins et maisons décorés avec du papier toilette et des œufs écrasés. Creuser et sculpter des citrouilles pour en faire des lanternes étaient aussi une activité familiale à laquelle les enfants prenaient un grand plaisir.

​​​​​​​Mais depuis 2008, il est évident que les meilleurs jours d’Halloween en France sont derrière nous. La fête existe toujours, mais elle est devenue discrète. Finalement, les ventes d’Halloween (décorations, costumes et bonbons) n’ont jamais dépassé les ventes de fleurs de la Toussaint.